Gros becs

Je rejoins Chun et nous passons l’après-midi dans le vieux Québec pendant que JC est à sa remise de diplôme à l’université de Laval. L’occasion pour moi de voir les endroits où je n’avais pas été hier comme la rue Petit-Champlain et la place royale. Finalement Québec, enfin les coins sympas du vieux Québec, me font beaucoup penser à Collioure, des petites ruelles en pente, des petits commerces, des galeries d’art… Dommage que le reste de la ville ne soit pas dans le même style et encore plus que les alentours soient si industrialisés : raffineries cimenteries, etc.

Une fois la cérémonie terminée JC passe nous reprendre et nous retournons aux chutes pour Chun, qui ne les a pas vues. L’occasion pour moi de refaire quelques photos avec un joli coucher de soleil.

Nous rentrons ensuite reprendre nos affaires chez Francis, dînons avec des amis à lui et à Seb à la pizzeria délice et prenons la route du retour.

Et bien sûr on ne pouvait pas faire un voyage sans dire bonjour à nos amis policiers. C’est ainsi qu’après quatre heures de route sans ennuis et à dix minutes de chez nous, nous nous faisons coller une prune pour excès de vitesse… rageant !

Une tellement bonne nuit de sommeil que nous arrivons en retard pour prendre Chun, qui lui est déjà parti dans la ville, nous ne le reverrons pas de la journée. Nous allons nous garer dans un coin que Francis nous a indiqué la veille, gratuit et pas trop loin du centre du vieux Québec. Nous marchons dans la ville, en commençant le long des remparts au gré des panneaux historiques racontant les différentes batailles entre français et anglais qu’a connues la ville.

Nous allons déjeuner au restaurant panoramique qui surplombe toute la ville et les alentours. Je prends une copieuse salade au bleu (ça fait un bail que j’ai pas mangé de fromage) et JC se fait arnaquer en prenant une salade César où deux morceaux de poulet se battent en duel avec trois feuilles de salade (même si ça fait beaucoup de monde pour un duel ).

Nous allons ensuite aux chutes de Montmorency, plus hautes mais bien moins larges que celles du Niagara. Nous prenons quand même une bonne douche en nous approchant au plus près du pied. Heureusement qu’il fait chaud (trop ?) et que le soleil se montre de temps en temps. Nous avons le temps de sécher en montant l’escalier pour aller au sommet des chutes, de passer sur le pont qui les surplombe et de redescendre, pour nous rendre sur l’ile d’Orléans. Remarque au passage, ils se sont quand même pas trop foulés pour trouver les noms des villes, ici : on se croirait revenus en France.

Le soir Francis nous fait découvrir le Cosmos. L’ambiance est assez spéciale, lumière très tamisée et musique assez forte, mais très agréable, et la nourriture est très bonne et copieuse, j’ai jamais vu un steak aussi épais dans un burger !

Nous rejoignons ensuite deux de ses amis et le pote à JC dans le bar Archibald du côté du lac Beauport. Encore un endroit bien sympa, tout en bois, avec bois d’orignal à l’entrée, groupe de musique à l’intérieur et feux de camp entourés de canapés en terrasse.

La nuit a été plus fraîche qu’à Toronto mais la couverture que j’avais était suffisante pour passer une bonne nuit. Je reviens satisfait d’avoir évacué une envie pressante dans les hautes herbes derrière la voiture quand je vois une voiture de police remonter la rue à coté de laquelle on s’est garés, nous dépasser, s’arrêter, reculer et venir dans notre direction. On est bons pour un contrôle d’identité, vérification des papiers de la voiture. La fliquette nous demande ce qu’on fait là dans les buissons, si ça ne serait pas pour consommer de la drogue, je réponds que non pendant que JC cherche (non sans mal) le titre de propriété de la voiture. Elle nous demande également ce qu’on vient faire au Canada et pourquoi on est garés là, ‘’etc’’. Après vérification avec le central confirmant que c’est bien notre voiture elle nous laisse repartir. Pfffiou !

Nous passons rechercher Chun et pour se rendre à l’embarcadère du ‘’Maid of the Mist’’ nous prenons les rues intérieures de Niagara Falls et nous voyons l’envers du décor. C’est pas fameux, on dirait une fête foraine géante mais bas de gamme genre homme fort, femme à barbe, ‘’etc’’. Nous arrivons donc au niveau de la billetterie du ’’Maid of the Mist’’ et nous trouvons un petit parking pour nous garer. Nous sommes en avance, le premier bateau part à 9h45. Nous en profitons pour retourner voir les chutes – très ensoleillées cette fois, et prendre un café à la terrasse d’un Starbucks.

Le voyage en bateau vaut effectivement vraiment le coup ! Notamment au niveau des Horseshoe Falls, on se trouve face à un mur blanc, arrosé dans tous les sens avec le vacarme assourdissant de l’eau qui tombe… Une expérience extraordinaire !

En retournant à la voiture nous nous apercevons, on plutôt on nous fait remarquer que nous sommes garés sur un parking théoriquement réservé aux douaniers (décidément, nous et l’autorité ce matin ça fait deux). Nous nous excusons et partons rapidement… nous retournons vers Ottawa par la route qu’on a pris à l’aller. Nous ne passons pas par les États-Unis comme je l’avais mentionné dans un précédent billet pour ne pas perdre de temps inutilement aux douanes et ne pas payer l’autoroute. Nous arrivons peu après 17h.

Voilà, notre périple de quatre jours en Ontario s'achève. Demain les cours reprennent à 8h30

Sur la route le temps se gâte… puis s’éclaircit… puis se recouvre. Bref, quand nous arrivons aux chutes il y a du soleil mais aussi beaucoup de nuages. On en profite quand même pour faire plein de photos. Mais il a d’abord fallu trouver une place où se garer et dans cette ville payer moins de 18$ pour une place semble mission impossible. Pas tant que ça puisque nous trouvons un petit coin sympa pour se poser, gratuit, mais à perpète, forcément. Nous remontons la rue qui longe le Niagara… y’a quand même un paquet de touristes, c’est à se demander ce qu’ils font tous là ! Nous rentrons vers l’intérieur de la ville pour trouver un endroit où dîner.

Nous passons devant le café de Wolfgang Puck (ceux qui regardent la série Las Vegas verront de qui je parle) et nous arrivons en face d’un Hooters. JC connait cette chaîne de restaurant où la taille de plats est inversement proportionnelle à la taille des tenues des serveuses, grâce à son site internet. Nous y dînons donc en peinant pour finir nos plats et ressortons pour profiter du concert en plein air avant le feu d’artifice. Chun part de son côté pour s’enregistrer au motel qu’il a réservé – pour nous pas besoin, ce soir encore ce sera dans la voiture.

Le concert commence un peu en retard mais nous profitons du spectacle des chutes illuminées. C’est à ce moment que nous voyons passer des gens de3IL qui eux aussi ont profité du weekend pour aller aux chutes, mais eux en passant par les États-Unis. Ils nous racontent d’ailleurs leurs péripéties pour passer la frontière américaine. Ils nous disent aussi que le Maid of the Mist vaut vachement le coup contrairement à la visite derrière les chutes. Nous profitons ensemble du feu d’artifice. Une fois celui-ci terminé nous retournons à la voiture retrouver Chun. Nous croisons au passage Castor, Kelly ‘’et al.’’ qui voient les chutes pour la première fois aujourd’hui (alors qu’ils sont arrivés vers 17h, allez comprendre).

Arrivés à la voiture nous retrouvons Chun, l’accompagnons à son motel et partons nous trouver une place pour passer la nuit.

En bonus : les chutes comme si vous y étiez, bref mais intense.

Dimanche matin, avant d’aller au zoo de Toronto (ce n’était pas prévu au départ, mais c’était inclus dans le city pass et Chun n’en avait jamais visité avant) j’insiste pour aller voir « le Centre », celui du caméléon.

Non ! Pas celui là.

Plutôt ce centre là :

Il se trouve à l’extrémité de Queen st. est. Mais le bâtiment, en réalité le R. C. Harris filtration plant, est en travaux et une grande palissade entoure le côté ouest. Nous tentons de descendre vers la plage, pas mieux, enfin si, une belle vue sur la baie de Toronto. Nous essayons donc un contournement par l’est, un grillage à escalader, un muret à longer et nous nous retrouvons sur la plage face au bâtiment. Alors forcément avec les travaux la vue n’est pas géniale, mais c’est toujours ça.

Ensuite nous allons au zoo, assez grand, mais les animaux sont peu nombreux et un peu endormis. Nous nous attachons tout particulièrement à voir les animaux typiques du Canada. Il y a quand même de quoi faire quelques photos. Pour finir nos visites dans la zone de Toronto nous avons décidé d’aller à la galerie d’art McMichael, malheureusement nous arrivons à l’heure de la fermeture et ne pouvons visiter la galerie. J’ai juste le temps de remarquer une carte postale dans la boutique souvenir :

Tiens, ça me rappelle quelque chose…

Nous reprenons la route pour essayer de trouver la colline magnétique dont JC a entendu parler. Il suffirait de poser sa voiture au bas pour qu'elle monte toute seule. Toujours est-il que soit ça ne marche pas, soit on n'était pas au bon endroit... Et c'est reparti pour la dernière partie du voyage, rendez-vous à Niagara Falls !

La nuit s’est très bien passée, nous passons prendre Chun et nous commençons par visiter le Hockey Hall of Fame qui est un musée à la gloire des plus grands joueurs de hockey. Il renferme également le premier exemplaire de la Stanley cup. Ensuite nous allons au Royal Ontario Museum. J’ai particulièrement apprécié l’exposition spéciale Asie (Inde, Chine, Japon, Corée) du rez-de-chaussée, la partie zoologique du premier me laissant de marbre comme l’exposition sur les Incas, les Grecs et les Egyptiens (quoique, la momie était quand même sympa).

Nous sortons il est plus d’une heure de l’après-midi. Nous nous disons qu’on trouvera bien quelque chose à manger du côté de la Casa Loma, la prochaine étape de notre visite de la ville. Erreur, elle est située en plein quartier résidentiel, même pas un McDo à l’horizon. En tournant dans le quartier nous tombons par hasard sur un match de football américain. Bon, c’est un match amateur, les joueurs ont une quinzaine d’années (même s’ils sont tous plus grands que nous) mais il y a un barbecue. Nous restons donc pour voir le spectacle.

Comme on a bien mangé nous pouvons maintenant aller à la Casa Loma. C’est une maison qui date du début du siècle, mais son propriétaire Sir Henry Pallat, un milliardaire excentrique en a fait un château unique en son genre. Très impressionnant à voir.

Une fois la visite terminée nous nous rendons à l’auberge pour nous enregistrer et se poser un peu. Le coin est très agréable et typique du phénomène que je décrivais plus haut : on se croirait à la campagne alors qu’à quelques rues de là se trouve le quartier le plus animé de la ville, où nous nous rendons d’ailleurs. On y trouve l’hôtel de ville et le eaton centre, le grand centre commercial de Toronto (dans lequel je participe à l'action "Free Hugs"). Nous dînons dans les parages et rentrons à l’auberge, mais sans faire attention nous tournons une rue trop tôt et passons devant un refuge pour défavorisés pas très rassurant. La voiture de flics qui passe au même moment n’est pas forcément là pour nous rassurer… Nous finissons la rue sans nous retourner et reprenons la bonne cette fois-ci.

Nous restons quelques instants dehors pour profiter de la douceur de la nuit. Nous voyons alors un défilé de voitures de police, une ambulance et un camion de pompiers s’arrêter au bout de la rue. JC rentre se doucher et se coucher, Chun et moi allons voir ce qui se passe. Au final on ne sait pas grand-chose, on a juste vu une personne repartir sur une civière dans l’ambulance, mais les flics ont quand même mis les scellés autour de la maison (le fameux ruban jaune qu’on voit dans les séries).

Restant sur notre faim nous décidons de nous promener dans la ville. C’est alors qu’on tombe en plein quartier gay. Avec comme apogée un remake des Village People : le mec en cuir, l’ouvrier de chantier et en exclusivité un garde de police montée. On pouvait même voir des drapeaux arc-en-ciel à pas mal de fenêtres…

Après quelques heures de route nous arrivons enfin au niveau de la « greater area of Toronto » sur l’autoroute 401. Petite remarque marrante au passage, l’autoroute est divisée en deux parties une partie « express » de trois ou quatre voies au centre et une partie normale de quatre ou cinq voies où se trouvent les sorties et les bretelles d’accès, et ça dans les deux sens de circulation !

Nous sortons de l’autoroute au niveau de Yonge street et nous dirigeons vers le centre de Toronto. Deux choses : on ne le savait pas alors, mais Yonge st. est la plus longue rue du monde, du coup même l’ayant pris à la moitié on a mis un bout de temps à la remonter. D’un autre côté ça nous a permis d’avoir un aperçu de la ville, beaucoup plus « américaine » et plus animée qu’Ottawa.

Comme il est encore tôt nous allons directement vers la CN Tower, tour la plus haute du monde. À la billetterie nous en profitons pour prendre un « city pass » qui nous permet de visiter l’ensemble des sites touristiques de la ville à moindre coût. Place au spectacle ! Ce qui me frappe le plus : autant d’arbres dans la ville. Cela se confirmera plus tard, d’une rue à l’autre on peut passer d’une rue tranquille avec des maisons de deux ou trois étages avec des jardins et des arbres à une rue très passante et des immeubles de 30 étages ! Ca fait un effet de contraste ville/banlieue au même endroit que j’ai trouvé très agréable.

Un moment fort dans la tour : le plancher en verre qui permet de marcher littéralement dans le vide. Nous décidons de dîner ici en attendant le coucher du soleil et pour voir la ville de nuit à partir du skypod, une petite plate-forme qui se trouve au-dessus de l'étage principal d'observation et située à 447m. JC et moi prenons un haut-côte de bœuf braisée à la Guinness (miam !).

Nous sortons il est 21h30, nous déposons Chun à l’auberge où nous dormirons demain, pour ce soir ce sera dans la voiture. Nous cherchons donc une place acceptable pour nous garer, sans nous faire embarquer par la fourrière. Chemin faisant nous passons devant l’université de Toronto et faisons un petit tour sur le campus pour voir ce qu’est un vrai « campus à l’américaine ». Finalement nous trouvons un petit parking dans une zone résidentielle avec, pour ne rien gâcher, une vue sur la CN Tower.

La canicule lourde et pesante d'hier continue aujourd’hui. La fenêtre restée ouverte toute la nuit n’a pas suffi à rafraîchir la chambre, le réveil est difficile. De même pour JC. Nous partons à l’UQO légèrement en retard. Mais rien de grave puisque dans la rue de l’université je reçois un appel de Castor nous avertissant que le cours est annulé – ça fait quand même la troisième fois sur quatre cours ! Bon, qu’à cela ne tienne, ayant reçu nos papiers de la RAMQ nous allons au CLSC pour nous enregistrer – en faisant un détour par la maison, JC n’ayant pas ses papiers sur lui. On nous y remet, comme prévu, l’accusé de réception de la demande d’inscription. Nous remarquons au passage une affichette disant approximativement :

Un sourire coûte moins cher que l’électricité mais apporte autant de lumière et de chaleur.

C’est pas dans nos administrations françaises qu’on verrait ce genre de message.

Ayant la matinée pour nous, nous décidons d’aller vers Ottawa, du côté des musées. On nous a dit qu’ils valaient le détour. En nous arrêtant pour retirer un peu d’argent, nous passons devant un bar appelé Le « French quarter », exemple typique de la relation particulière qu’entretiennent les québécois avec les deux langues officielles...

En passant devant le musée des civilisations, nous nous apercevons que l’exposition sur la Chine dont on a entendu parler ne débute que demain, demi-tour donc vers le musée des beaux arts et maman.

Le résultat de la visite est mitigé, à part une petite galerie d’art indien – principalement à base de bois de caribou, de défense de morse et de peau de phoque – il n’y a rien de transcendant. Le plus impressionnant étant incontestablement l’entrée du musée.

La journée s’est conclue par notre seconde présentation de la semaine pour JC, Chun et moi. Présentation qui s’est tout aussi bien déroulée que la dernière. Kelly a même réussi à glisser son œil sur le cahier du prof en fin de cours et à voir qu’on a obtenu un 18 pour notre prestation. Il est bon à ce propos de rappeler que le système de notation est différent du système français : ici, on est recalé si on a en dessous de 12 de moyenne (soit 60% de réussite), qui est une note très médiocre. Un 18 (90% de réussite) représente tout de même un très bon résultat – reste à voir ce que les autres feront…

Je finis d’écrire ce billet, il est 22h44, les fenêtres sont grandes ouvertes et il fait toujours aussi chaud.

Matinée pluvieuse mais après-midi radieux ! JC et moi en profitons pour aller à Ottawa, quartier du parlement et prendre quelques photos de la capitale canadienne. J'ai particulièrement apprécié le mélange architectural entre les immeubles en verre très modernes et ceux plus anciens, en pierre, dans un style très anglais.

Demain c'est la vraie rentrée, premier jour de cours, début à 8h30.